LGP – Chapitre 13


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Chapitre 13 – Figées sur Place

Traducteur : Oyumi
Check : Polisensi

 »Zi Ran, moi, votre quatrième tante, ai entendu dire que vous aviez l’intention de rendre tous les reçus de prêts aux agriculteurs. Est-ce vrai ? » Dans les trois jours qui suivirent, les trois femmes d’An Chang Fu se précipitèrent sur place dès qu’elles apprirent la nouvelle. La première à parler fut Wang Qinglan, qui n’avait pas d’enfants et ne pouvait compter que sur le soutien d’An Ziran pour maintenir sa position au sein de la famille An.

La nouvelle l’avait choquée au-delà de toute attente. Bien qu’elle ne connaisse pas le montant exact des recettes, elle savait qu’elles s’élevaient à une somme énorme. S’ils donnaient le tout aux fermiers du comté d’Anyuan, ce serait une perte énorme. Sachant qu’une grande partie des revenus de la famille An provenait des bénéfices réalisés par les agriculteurs.

Fang Junping et Zheng Bi la suivirent dans le bureau. Toutes deux semblaient mal à l’aise. En tant que concubines de la famille An, elles savaient la valeur qu’accordait le vieil homme à ces recettes de son vivant.

Maintenant, An Ziran voulait rendre tous les reçus de prêts aux fermiers comme s’il pensait que la famille An était une sorte d’œuvre de charité ? C’est de la folie, complètement !

An Ziran les regarda froidement. Il les scruta minutieusement avec ses yeux, ne laissant échapper aucun détail de leurs expressions faciales. Même s’elles ne parlaient pas, il pouvait lire leurs pensées. Il parla en baissant le regard, sans laissa paraître le moindre semblant d’émotion dans sa voix:  »N’y a-t-il plus des lois dans cette famille depusi la mort de mon père ? »

Toutes trois se figèrent, stupéfaites, pendant un long moment avant de réaliser ce qu’il voulait dire.

Quand An Chang Fu était en vie, les concubines n’avaient pas le droit de s’enquérir de quoi que ce soit en rapport avec les affaires de la famille. Même les lapsus n’étaient pas permis. Le non-respect de cette règle entraînait une punition. Et puis bien sûr, il y avait l’autre règle concernant le bureau.

Le bureau était aussi la pièce où se faisaient les comptes. An Chang Fu prenait cela très au sérieux et l’avait incluse dans les règles de la famille An. À part sa femme principale Liu Meixiang et le majordome Su, personne d’autre n’était autorisé à entrer dans son bureau, sauf si le chef de famille l’y avait expressément autorisé. Or, ils avaient enfreint deux règles de suite. Si An Chang Fu était vivant, elles auraient subies au mieux un sermon, au pire une pénible correction.

Toutes trois furent effrayés et restèrent silencieuses.

Wang Qinglan essaya de prendre la parole, mais ne dit rien. Mettre An Ziran en colère n’était pas une bonne idée.

Mais Fang Junping n’était pas aussi maline que Wang Qinglan. An Chang Fu l’avait souvent négligée, un fait qui fut, de plus, aggravé par sa personnalité déjà problématique; un visage froid, sans tact, qui exprimait tout son mécontentement. Sa première réaction fut d’exprimer tout haut ce qu’elle en pensait:

 »An Ziran, ne pense pas que juste parce que ton père est mort, tu peux être si grossier. Nous sommes tes aînés, du moins ! »

 »Mes aînés ? » Le pinceau dans la main d’An Ziran ne marqua même pas de pause. Il leva son regard vers elles, ne serait-ce que légèrement, et ajouta:  »Alors, les anciens peuvent ignorer les règles de la famille An ? Les aînés peuvent s’appuyer sur leur statut pour obtenir ce qu’ils veulent ? À quoi servent les règles familiales, alors ? Sans règles, un ménage ne peut tenir debout, et est destiné à s’effondrer. Vous devriez comprendre cela. Père est peut-être mort, mais pas moi. Si votre vie est trop calme ou ennuyeuse, et que vous voulez avoir des sensations fortes, je peux vous aider à trouver un logement quelque part à l’extérieur. Vous pourrez vous y installer, et même y emmener vos enfants, si c’est ce que vous souhaitez ! »

L’expression de Fang Junping s’assombrit. Elle cracha,  »Tu n’oserais pas ! »

Ce serait une autre forme d’emprisonnement. Isolée de la famille An, elle ne pourrait que mener une vie misérable. Même Qiaoé pourrait aussi être entraîné là-dedans, avec elle.

 »Je, n’oserais pas ? Je suis le chef de cette famille. Pourquoi n’oserais-je pas ? », répondit calmement un Ziran.  »N’oublie pas, deuxième tante. Qiaoé n’est pas encore mariée. Si tu ne veux pas ruiner sa réputation et ses perspectives de mariage, tu ferais mieux d’obéir aux règles de cette famille. »

Les yeux de Fang Junping s’élargirent. Comment osait-il utiliser Qiaoé pour la menacer? Qiaoé était son point faible. Depuis longtemps, elle avait prévu de faire en sorte que sa fille ait un mariage convenable, si elle ruinait la vie de sa propre fille, elle passerait le reste des jours dans le regret. Le fait d’y penser anéantit toutes les pensées rebelles qu’elle avait eues, et c’est ainsi qu’elle se tut.

Zhengbi, qui avaient ses propres machinations, y renonça également. An Ziran avait manifestement utilisé Fang Junping comme exemple pour la menacer, elle et Wang Qinglan, leur laissant entrevoir les conséquences qu’auraient leurs actions. Si elles ne respectaient pas ces règles, elles ne pourraient pas survivre dans cette famille. Cet An Ziran avait un caractère décisif, il était complètement différent du bon à rien d’antan.

Toutes les trois quittèrent le bureau les mains vides, sans avoir les réponses qu’elles étaient venues chercher, et de plus, frustrées.

Wang Qinglan avait le sentiment qu’An Ziran ne serait plus aussi facile à gérer qu’il ne l’était auparavant. Il semblerait qu’elle ne pouvait plus se fier à ses anciennes méthodes.


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