LCA – Chapitre 6.2


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Le temps de boire même pas une demi-tasse de thé, les plats ont déjà été disposés sur la table, leur doux parfum se répandant tout autour.

La concubine aveugle dit en s’adressant à son serviteur: « Tu dois en manger plus. C’est délicieux. »

Xiao Bao rétorque: « C’est vous, Maître, qui devriez en manger plus. Qui sait quand sera la prochaine fois que vous quitterez le palais. »

La concubine aveugle marque une pause, puis soupire, « Oui, il se pourrait même qu’il n’y ait pas de prochaine fois. »

Il baisse la main avec laquelle il tient ses baguettes en disant cela.

L’empereur se précipite de le rassurer: « Ne sois pas si pessimiste. Peut-être que tu auras bientôt une autre opportunité de sortir. »

En entendant cela, la concubine aveugle sourit: « Vous dites cela comme si vous en étiez sûr. Vous n’êtes pas l’empereur, comment pourriez-vous le savoir? »

L’empereur bafouille, puis répond, quelque peu embarassé: « Je ne sais pas. »

Xiao Bao en rigole secrètement tout en plaçant les boulettes de crevettes dans le bol de la concubine aveugle.

La concubine aveugle en prend une d’une couleur jaune dorée. En prenant une bouchée, il peut savourer le gout délicieux, tendre et craquant, des crevettes.

Se sentant heureux, la concubine aveugle s’exclame, « Tellement bon, la saveur n’a pas du tout changé! »

Puis il continue: « Mangez-en, vous aussi, ne pensez pas seulement à remplir mon bol. »

L’empereur lui répond alors: « C’est toi qui dois en prendre plus. Regarde-toi. Tu as la peau sur les os. »

Xiao Bao ajoute: « Même Yu Li a plus de viande sur lui. »

La bouche pleine de boulettes de crevettes, la concubine aveugle marmonne de façon inintelligible, « Ce n’est pas vrai. »

Après un certain temps, le poisson au vinaigre Xi Hu est enfin mis sur la table. L’empereur prend un morceau de ventre de poisson, enlève les os et le place dans le bol de la concubine aveugle.

La concubine aveugle en essaye alors une bouchée. Ce poisson au goût aigre et au parfum sucré était tendre et juteux, fondant alors même qu’il entrait dans sa bouche.

Il le mange ainsi joyeusement, petite bouchée après petite bouchée, ayant l’air adorable.

La concubine aveugle demande en s’adressant à son attendant: « Xiao Bao, as-tu bien mangé? »

Xiao Bao répond: « Oui. »

La concubine aveugle demande à l’empereur: « Avez-vous bien mangé aussi? »

L’empereur acquiesce à son tour: « Oui ».

La concubine aveugle se permet enfin de se détendre et soupire: « C’est bien. »

Après avoir fini le reste des plats, ils quittent le restaurant.

L’après-midi, les doux rayons du soleil leur caressent le visage. Celui de la concubine aveugle est illuminé d’un radieux sourire, « J’ai presque oublié le goût de ces plats. Je ne pensais pas qu’après toutes ces années, je pourrais encore m’en souvenir. »

Xiao Bao dit: « Les choses que l’on aime ne sont pas aussi faciles à oublier. »

La concubine aveugle contemple sa phrase et répond avec un simple: «Oui».

Puis il lui demande: « Qu’y a-t-il d’autre est sur la liste? Allons chercher le reste des courses. »

Xiao Bao acquiesce.

Ils retournent sur cette rue animée. La concubine aveugle avance sur un sol inégal, mais il se sent en paix. Il respire des odeurs familières, écoute la clameur et l’agitation des gens qui lui avait longtemps manqué, ainsi que le rire des enfants qui courent. Tout cela lui met du baume au cœur.

L’empereur rétracte soudainement son éventail, « Je vois l’endroit où ils vendent de l’aubépine confite! »

« Vraiment? » la concubine aveugle lui saisit la manche. « Où ça? »

« Juste au coin de la rue », l’empereur sort sa bourse, « je vais de ce pas vous en acheter. »

« Ce n’est pas la peine, pas la peine », dit la concubine aveugle, « je peux l’acheter moi-même », et il sort plusieurs pièces de cuivre de sa manche.

Xiao Bao s’avance pour l’y conduire et ils arrivent ensemble au stand d’aubépine confite. La concubine aveugle remet les pièces au marchant en disant: « J’en prendrai trois. »

L’homme au chapeau de bambou prend trois bâtons et les tend à la concubine aveugle.

Ce dernier en donne un à Xiao Bao, en prend un pour lui-même, puis demande à Xiao Bao: « Où est le garde? »

L’empereur répond: « Je suis là. »

La concubine aveugle lui tend le dernier bâton en souriant: « C’est pour vous. »

L’empereur est surpris, « Pour moi? »

« Mm. »

L’empereur le fixe en disant: « Personne ne m’a jamais offert d’aubépine confite auparavant. Tu es le premier. »

« Huh, personne? »

Il répond avec résolution: « Non, personne ».

Lorsque la concubine aveugle entend cela, il affiche une expression de sympathie sur son visage.

Quelle tristesse de n’avoir personne pour lui achètera de l’aubépine confite.

Il ne peut s’empêcher de se lever sur la pointe des pieds pour tapoter la tête de l’empereur et le réconforter, « Ne soyez pas triste. »

Xiao Bao le regarde avec inquiétude et lui indique: « Madame, il ne se sent pas triste du tout. »

L’empereur réplique: « Non non, je suis très triste. Tu dois me réconforter. »

La concubine aveugle plisse ses sourcils, « Qu’est-ce qui vous prend tous les deux? »

Quelles personnes étranges.

Il secoue la tête et reprend sa route avec son aubépine confite à la main.


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T/N: J’ai presque failli y croire. :’) Cet auteur est vraiment fort… ^^’

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