LVP – Chapitre 4.2


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Jing Shao le vit s’évanouir. En un clin d’œil, il le prit dans ses bras, le portant rapidement vers le sedan. « Chun Xi, va à la cour du médecin impérial et demande à Jiang Huan, Jiang Taiyi[1], de venir au Wangfu[2]. Soulevez le sedan et retournons immédiatement. »

« Oui ! », répondirent les porteurs à l’unisson, saisissant rapidement le sedan. Chun Xi, quant à lui, il se précipita dans la direction de la résidence du médecin impérial.

« Jun Qing, Jun Qing ? Où est-ce que tu as mal, hm ? » Jing Shao l’allongea sur le dos dans son étreinte, le tenant contre sa poitrine. Il lui toucha le front et s’exclama : « Comment as-tu attrapé cette fièvre ? »

Mu HanZhang le regarda simplement en silence. Cette personne était tantôt chaleureuse, tantôt froide, très difficile à cerner. Aujourd’hui, devant l’empereur, cet homme le regardait avec du regret dans les yeux et il l’avait fait se sentir inférieur à plusieurs reprises. Il était déjà en train de souffrir, son corps mal en point, et maintenant il se sentait accablé même dans son cœur et son esprit, c’était difficile à supporter. Alors qu’il se sentait découragé, sa conscience commença à s’estomper.

Après le départ des deux hommes, l’impératrice se tourna vers l’empereur et lui confia d’un air gênée : « Guan Shao’er[3] semble mécontent du mariage arrangé que j’ai prévu pour lui. »

« Il est encore jeune, naturellement il ne comprend pas votre situation mais les sentiments de cet enfant sont authentiques. » L’empereur Hong Zheng était très satisfait. Tout à l’heure, il avait vu clairement à travers les actes de Jing Shao. Qu’il l’accepte ou le rejette, qu’il l’apprécie ou non, son expression était sincère. S’il perdait le droit à la succession et était toujours capable de feindre cette apparence reconnaissante, alors il serait vraiment terrible.

De retour au palais du prince, tenant son époux dans ses bras, Jing Shao pénétra dans la résidence principale et ordonna : « Qu’on m’apporte une serviette froide ».

Après avoir recouvert Mu HanZhang d’une couette, Zhi Xi tendit à Jing Shao la serviette pour la mettre sur le front du malade.

« Jun Qing, comment te sens-tu maintenant ? » Jing Shao le regarda, inquiet. Au cours de sa dernière vie, la santé de Mu HanZhang s’était de plus en plus détériorée. En fin de compte, au cours de ses dernières années, il devait prendre des médicaments à chaque repas. Dans cette vie, il serait certainement plus attentif, il le garderait fort et en bonne santé du mieux qu’il le pourrait.

« Je vais bien, ne devriez-vous pas aller voir le deuxième prince ? Ne soyez pas en retard. », répondit-il en essayant de le persuader. Il lutta pour s’asseoir et, voyant cela, Jing Shao le fit s’allonger à nouveaux.

« Mon frère a déjà envoyé quelqu’un pour me dire qu’il ne me blâmerait pas pour mon absence. » Même s’il savait qu’il devait aller voir son frère, l’étiquette était une chose. Cependant, il était plus important de bien se faire comprendre. Jing Shao estima que la santé de Jun Qing était sa priorité, mais il devrait quand-même aller voir son frère pour expliquer, plus tard.

« Votre Altesse, le médecin impérial est arrivé », l’informa Zhi Xi.

Même si Jiang Taiyi était un médecin impérial de la cour, ce n’était pas le médecin en chef. Malgré que ses compétences étaient plutôt bonnes, il ne s’attendait pas à ce que le Cheng Wang l’appelle, lui, pour soigner un patient. En vérité, il avait des sentiments mitigés à ce sujet.

« Ceci … » Jiang taiyi prit le pouls de Mu HanZhang et vérifia son teint. Il se tourna pour faire face à Jing Shao quelque peu mal à l’aise.

Jing Shao comprit tout de suite et demanda à tous ses serviteurs de se retirer. « Vous pouvez dire ce que vous pensez. »

« En observant le pouls de Wangfei, j’ai remarqué que son état est probablement causé par des émotions et des pensées négatives refoulées, qui sont ensuite devenues nocives pour le corps. » Jiang Taiyi jeta ensuite un rapide coup d’œil à Jing Shao. Ce type de fièvre n’était pas une maladie grave, mais puisque Cheng Wang l’avait appelé, il y avait certainement plus que ça. Il ne pouvait que poursuivre : « Le vieux fonctionnaire que je suis, parlera clairement. Bien que Wangfei soit un homme, concernant l’acte entre un couple marié, comparé aux femmes, il est plus facile pour les hommes de subir des blessures. Son Altesse devrait être plus prudente. »

En l’exprimant si franchement, tout le visage de Mu HanZhang était devenu rouge vif. Jing Shao frotta avec embarras le bout de son nez et répondit : « Oui, j’étais un peu trop impulsif. »

« Votre Altesse, pardonnez mon impolitesse. » Jiang Taiyi était un peu inquiet, incapable de deviner les pensées du Cheng Wang.

« Haha, je préfére la sincérité de Jiang Taiyi. » Après avoir reçu la prescription rédigée par Jiang Taiyi et l’avoir remise à Meng Xi pour s’en occuper, Jing Shao sortit une chaîne de perles de corail de sa manche.

« Votre Altesse, je ne peux pas l’accepter. » Jiang Taiyi fut immédiatement effrayé, tout son corps plongé dans une sueur froide. Il avait toujours évité d’attirer l’attention sur lui, car il ne voulait pas être impliqué dans la rivalité entre les héritiers royaux.

« Ce n’est pas pour vous. » Jing Shao vit qu’il était hésitant et ne put s’empêcher d’ajouter : « J’ai entendu dire que votre fils excelle dans les arts martiaux. Cette année, il a passé avec succès les épreuves militaires. C’est un cadeau pour le féliciter. » De plus, ce n’était pas bien pour Jiang Taiyi de continuer à décliner la bonne volonté de Son Altesse envers son fils. Ainsi, il pouvait finalement avoir l’esprit en paix.

« Si tel est le cas, alors je remercie Cheng Wang pour cette récompense au nom de mon fils. Je vous l’enverrai, un jour, pour qu’il exprime ses remerciements. » Jiang Taiyi accepta les perles de corail, puis les emballa, fit son salut et prit congé.

Jing Shao ordonna à Duo Fu de raccompagner le médecin impérial alors qu’il s’assit au chevet du lit pour changer la serviette sur le front de Mu HanZhang.

« Ceci est le travail des serviteurs. Votre Altesse devrait aller se reposer. », dit Mu HanZhang timidement. Actuellement, cet homme était doux et prévenant, peut-être parce qu’il était curieux, qu’il le considérait tel un nouveau jouet intéressant. En le traitant bien ainsi, il ne pensait pas que cette personne était. Était-il sincère ou non ? Dans son cœur, il avait déjà tiré ses propres conclusions. En se concentrant sur les détails, les événements qui s’étaient déroulés aujourd’hui au le palais impérial, son cœur qui venait de s’ouvrir, se referma aussitôt.

« Jun Qing? » Jing Shao remarqua que cette personne, qui avait commencé à baisser sa garde ce matin, était de nouveau en train de s’éloigner de lui. Très certainement, ce sont les événements qui s’était produits au palais, un peu pus tôt, qui l’avaient rendu triste. Il avait toujours été impatient et était maladroit dans ses mots. Cependant, avec le tempérament de Jun Qing, il réprimerait définitivement tout dans son cœur. Il semble qu’à l’avenir, ils auraient encore beaucoup de choses à se dire. Jing Shao se gratta la tête et soupira : « Aujourd’hui, dans le palais impérial, je t’ai fait du tort. »

Mu HanZhang ouvrit les yeux et le regarda passivement, cette personne en était actuellement conscient ?

« Je suis simplement resté à genoux pendant quelques instants, je ne suis pas une femme, je ne me sentirai pas lésée juste parce que ma belle-mère voulait faire montre de son autorité. Votre Altesse est juste trop sensible. » Sa voix était très douce et, irréfutablement, agréable aux oreilles, mais le fait qu’il dise qu’il n’était même pas un mécontent, Jing Shao pensait qu’il était sûrement en colère.

« Dans la capitale, les gens me ridiculisent, disant que malgré les grandes réalisations que j’ai accomplies, je ne pourrai pas hériter du royaume. Bien que je sois un héritier légitime du trône, je ne suis pas mieux qu’un prince bâtard né d’une servante du palais… » Jing Shao prononça ces mots sur un ton d’autodérision, c’était quelque chose qu’il avait réprimé dans son cœur pendant plus d’une douzaine d’années. Ce n’est que maintenant qu’il pouvait enfin prononcer ces mots qui venaient des tréfonds de son cœur.

La main de Mu HanZhang qui était cachée sous la couette se serra progressivement en un poing, son cœur devenant de plus en plus froid. Effectivement, la nuit dernière, cette personne ne devait même pas être ivre du tout. Il avait fait cela, tout simplement, parce qu’il voulait le tourmenter physiquement et rien de plus. Il dit : « Je suis maintenant clair sur ce que vous pensez. Je ne demanderai rien d’autre à Votre Altesse, je vous prie seulement de me récompenser avec les papiers du divorce une fois que vous aurez obtenu la reconnaissance et le succès qui vous est dû. »


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[1] Un «Taiyi» est un médecin impérial.

[2] Le «Wangfu» est le palais ou la résidence d’un prince.

[3] «Guan Shao’er» est un terme affectueux que l’impératrice utilise pour désigner Jing Shao.

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