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« Ke ke[1], votre Altesse! » Avoir quelqu’un d’aussi lourd tomber sur lui sans prévenir, Mu Han Zhang ne put retrouver son souffle qu’après un certain temps.
« Haha, ne reste pas assis, tu devrais rapidement te rallonger pour pouvoir te reposer et baisser ta fièvre », déclara Jing Shao joyeusement, se redressant immédiatement pour le recouvrir et l’enrouler fermement dans les couvertures, avant de s’assoir à nouveau à ses côtés et de le prendre dans ses bras.
Mu Han Zhang ne fut surpris que pendant un moment, mais au moment où il put enfin réagir, il était déjà enveloppé comme dans un cocon de soie, avec juste une pieuvre en plus qui le serrait dans son étreinte. Il ne savait plus s’il devait rire ou pleurer. En effet, cette personne avait un tempérament fugace[2].
Avec son visage pressé contre la poitrine de Jing Shao, Mu Han Zhang était impuissant et il ne pouvait que se redresser légèrement pour mettre un peu de distance entre eux.
« Jun Qing, à l’avenir s’il y quelque chose, je te le dirai… Si tu as certaines opinions ou des idées, tu peux également m’en faire part, de cette façon nous pouvons éviter toutes querelles. » Jing Qing leva la main et lui retira son bandeau, lui caressant doucement la tête.
« Nn. », répondit vaguement Mu Han Zhang, se sentant détendu et quelque peu somnolent.
« Jun Qing, pendant notre nuit de noces, j’étais vraiment mécontent et j’ai un peu trop bu. Je pensais que puisque personne ne croyait pas en moi, alors je devrais simplement leur donner raison. » Jing Shao plissa les yeux, en effet c’est ce qu’il pensait quand il s’était réveillé. Mais après y avoir réfléchi et, sachant ce qui va se passer à l’avenir… conquerir cette position n’était pas impossible. « Mais quand je me suis réveillé et que je t’ai vu, j’ai changé d’avis. »
Mu Han Zhang ne répondit pas, il continua seulement à écouter attentivement.
Jing Shao vit que de la personne dans son étreinte ne parlait pas et, pensant qu’il dormait, il lui caressa doucement les cheveux et pousuivit: « Je pense qu’il vaut mieux avoir une vie paisible avec toi. Que les gens croient en moi ou pas, ce n’est pas important. À l’avenir, je vais te protéger et je ne te laisserai pas souffrir même le moindre mal… » Il n’était pas encore sûr de ce qu’il ressentait envers cette personne. Il savait seulement qu’elle était la seule à l’avoir accompagné à travers toutes les épreuves, jusqu’à la fin. Étant réincarné dans cette vie, il nourrissait à présent des soupçons envers tout le monde, à chaque moment, et à chaque pas qu’il faisait, il n’était entouré que d’intentions meurtrières… Sauf lui, Jun Qing était sa rédemption. Il le serrerait étroitement dans ses bras pour ne plus jamais le relacher!
Jing Shao murmurait doucement, comme s’il se parlait à lui-même. Sans le savoir, il resserra son étreinte sur cette personne qui s’était blotti contre sa poitrine et laissa échapper un doux sourire[3].
Il était déjà midi quand la fièvre de Mu Han Zhang était tombée. Jing Shao avait envoyé Dou Fu pour livrer personnellement un message au manoir du deuxième prince, s’excusant auprès de son frère aîné pour ne pas lui avoir rendu visite et qu’il irait le voir plus tard dans la soirée. Bien que la famille impériale soit nombreuse, leur situation était assez particulière, puisqu’ils venaient tout juste de se marier, ils n’avaient pas besoin de rendre visite à autant de personnes. En tout cas, sa relation avec son frère n’avait pas toujours été très bonne. De ce fait, il vaudrait mieux lui rendre une visite de courtoisie plus tard. C’était déjà l’après-midi, il n’était donc pas approprié d’y aller à présent. Au lieu de cela, il changea simplement d’habit et se contenta d’aller déjeuner avec sa femme.
Qui aurait pu deviner qu’au moment où les plats vides seraient emportés, Dou Fu était venu annoncer que le deuxième prince et son épouse étaient venus leur rendre visite? Dès que Jing Shao entendit cela, il reposa tout de suite la tasse de thé qu’il tenait dans ses mains et sortit.
« Votre Altesse! » Mu Hanzhang le tira en arrière, « Changez-vous avant de sortir. »
« Oh! » Jing Shao se cogna légèrement le front. Il avait oublié que sa belle-sœur serait également là, s’il apparaissait dans cet accoutrement, ce serait surement inapproprié. Ainsi, il alla rapidement se rhabiller. Il ne pensait pas qu’il rencontrerait son frère si peu de temps après son réveil. Il y avait tellement de choses qu’il voulait lui dire, cette fois il ne pouvait pas commettre les même erreurs.
« Votre Altesse, je[4] n’irai pas avec vous. » Mu Hanzhang retira sa main de l’emprise de Jing Shao.
« Qu’est-ce qui ne va pas? » Comme il s’agissait d’une visite formelle, même si la personne était son frère aîné, il devait suivre la tradition en l’accueillant et en lui servant du thé. En outre, ils devraient également préparer un cadeau pour leur première rencontre. Jing Shao s’arrêter pour le regarder.
Mu Hanzhang se’humidifia les lèvres et dit: « Votre Altesse ne s’est pas rendu au manoir du deuxième prince parce que j’étais malade. Bien qu’il soit votre frère, il vaut toujours mieux éviter de causer un malentendu suite à cet incident mineur. »
« Heiiin? » Jing Shao fut abasourdi pendant un long moment. Il lui a fallu du temps pour se rendre compte que Jun Qing avait peur que son frère aîné se rende compte qu’il (Jun Qing) allait bien, il penserait que Jing Shao n’était pas allé lui rendre visite intentionnellement, et rompant ainsi les liens amicaux entre les deux frères. Il ne pouvait s’empêcher de sourire. Il attrapa Mu Hanzhag pas la taille et le tira vers lui en riant: « À l’avenir, si Jun Qing a quelque chose à dire, alors dis-le directement. Mon cerveau ne fonctionne pas aussi bien que le tien. »
Mu Hanzhang lui jeta un rapide coup d’œil avant de lui répondre doucement: « À l’avenir, je m’en souviendrai. Votre Altesse devrait se dépêcher. » Il était conscient que la relation entre Jing Shao et son frère, qu’il avait de la même mère, était assez spéciale[5]. S’il avait dit ce qu’il pensait sans détour, on soupçonnerait qu’il essayait de semer la discorde entre eux. Puisqu’il n’était encore qu’un étranger qui venait tout juste d’entrer dans la famille, il serait préférable pour lui de faire attention aux mots qui sortent de sa bouche.
Voyant qu’il avait répondu aussi rapidement, Jing Shao ne pouvait s’empêcher de le taquiner: « Jun Qing, qu’est-ce que tu comptes en retenir, de me parler toujours directement, ou que mon cerveau ne fonctionne pas aussi bien? »
« Je me rappellerai de tout. » L’expression de Mu Hanzhang n’avait pas changé, il était toujours aussi indifférent qu’auparavant.
Voyant qu’il était toujours aussi calme, son expression inchangée contre vents et marées, Jing Shao pensa qu’il était vraiment très séduisant. Après avoir regardé autour de lui et vu que personne ne faisait attention, il lui vola un baiser sur la joue et s’enfuit tout aussi rapidement.
Mu Hanzhang regarda la silhouette de Jing Shao disparaitre et essuya lentement l’endroit où il avait été embrassé sur la joue. Le coin de ses lèvres ne pouvait s’empêcher de se courber vers le haut en un faible sourire.
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[1] « Ke ke » – c’est censé être le son que fait une personne quand elle tousse. ↩
[2] «un tempérament fugace» en utilisant «ji» qui peut signifier «violent, impatient, colérique, irritable» ↩
[3] «Un doux sourire» comme «chun jiao» ou «un sourire en coin» ↩
[4] « Je » la façon dont Jun Qing se réfère à lui-même comme « un sujet » car sa position est subordonnée à celle de Jing Shao. ↩
[5] « la relation entre Jing Shao et son frère, qu’il avait de la même mère, était assez spéciale » En ce sens, ils ont une relation puis harmonieuse, par rapport à celle que Jing Shao entretient avec ses autres demi-frères et demi-sœurs. ↩
Polisensi BL 
Merci pour le chapitre! Ces deux là sont vraiment trop chou ❤
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Je sais, ils sont vraiment très bien écrits. On sent vraiment leur authenticité et leur alchimie. :3
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