LVP – Chapitre 5.1


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Chapitre 5 – Fièvre

Un Divorce ? Jing Shao était abasourdi, après s’être remis du choc qu’il ricana en disant : « Tu es un homme, un divorce n’affectera pas vraiment ta réputation. Néanmoins, en tant qu’homme divorcé, tu ne seras toujours pas autorisé à participer aux examens d’entrée. Même si je te laisse partir, dans cette vie, tu es destiné à ne jamais passer l’examen impérial. »

« Alors qu’est-ce que vous voulez ? » Mu Han Zhang se rassit et le regarda froidement. Si Jing Shao voulait le garder ici pour le tourmenter, il n’accepterait certainement pas de subir cet abus.

« Je ne peux pas hériter du trône, et tu ne pourras pas participer aux examens civils, donc nous sommes quittes. »[1], répondit Jing Shao avec une voix magnétique, et d’un ton légèrement suffisant.

« … Ah? » Mu Han Zhang fut stupéfait pendant un moment, le visage initialement froid de Jun Qing laissa apparaitre une faille, une expression assez idiote, avec la bouche entrouverte. C’était comme s’il avait été étranglé puis jeté en l’air, pour finalement atterrir sur un coussin moelleux.

Jing Shao contempla son expression stupéfaite et a pensé que c’était assez drôle, il voulait essayer de tendre la main, mais une voix provenant de l’extérieur interrompit son geste : « Votre Altesse, les médicaments de Son Altesse sont prêts. »

Jing Shao fronça les sourcils et permit à Meng Xi d’apporter les médicaments. Mu Han Zhang reprit le contrôle de son expression et baissa la tête, sans rien dire. Meng Xi jeta un rapide coup d’œil à son teint, sourit et se diriga vers le chevet.

« Votre Altesse, veuillez permettre à ce serviteur de servir le médicament à Son Altesse. » Meng Xi porta le médicament et regarda avec embarras le chevet du patient, où Jing Shao resta immobile.

Jing Shao prit le bol de ses mains et fit un signe de la tête pour signaler à Meng Xi de battre en retraite. Tournant son visage vers la porte, il cria : « Dou Fu! »

« Ici. » Dou Fu sourit et passa sa tête à travers le petit espace entre les portes.

« Garde la chambre. » Jing Shao vit la façon dont il avait apparu et pensa que c’était un peu drôle, Dou Fu avait déjà cet âge mais se comportait toujours comme un enfant.

« Oui. » Dou Fu comprit naturellement ce que le prince voulait dire. Il renvoya le reste des domestiques, leur assigna d’autres travaux et ordonna aux gardes de se tenir à chaque coin de la résidence, tandis que lui-même, se tiendrait devant la porte, souriant et profitant du soleil, pour s’assurer que personne n’aurait l’idée de s’appuyer contre les murs et entendre ce que ses Altesses se diraient.

« Tu n’as pas encore écouté tout ce que j’avais à dire. », Jing Shao tenait le bol de médicament dans sa paume et le remua : « Il est vrai que c’est ce que disent les gens. Je sais ce dont je suis capable[2]. Mais même si j’épousais la Reine Mère de l’Ouest[3] je ne pourrais pas m’emparer de cette position. »

« Votre Altesse, pourquoi dites-vous une telle chose ? » Mu Han Zhang s’humidifia les lèvres. Écoutant Jing Shao en parler calmement et si ouvertement, son expression ne semblait pas être fausse. Aurait-il vraiment mal jugé cette personne ?

Jing Shao lui remis le bol et poursuivit : « Je suis entré dans le camp militaire à l’âge de quatorze ans et je suis resté sur le champ de bataille depuis de nombreuses années maintenant. J’ai vécu de nombreuses expériences difficiles et je me suis familiarisé beaucoup avec l’art de la guerre, mais je ne connais rien au fait de diriger un pays. Regarde-moi, je ne peux même pas acquérir les faveurs d’un médecin impérial. Si j’ai déjà du mal à accomplir cela, comment pourrais-je concourir pour le trône ? »

Mu Han Zhang prit le bol de médicaments qu’on lui avait tendu. Il s’avère donc qu’il avait essayé de soudoyer le médecin impérial devant lui juste pour lui montrer un exemple.

« Bien que j’en suis moi-même conscient, comment pourrais-je en parler ? Prenons l’exemple de la réunion d’aujourd’hui, si je vous avais aidé pendant que nous étions au palais, mon père impérial aurait pensé que même si je paraissais innocent en surface, j’avais plein de stratagèmes sous la main. Cela aurait causé encore plus de problèmes plus tard. » Après avoir dit cela, Jing Shao ne pouvait s’empêcher de soupirer, s’il n’avait pas essayé de le provoquer si farouchement, son Père Impérial n’aurait pas usé d’un tel moyen pour pouvoir le maîtriser.

Mu Han Zhang tenait le bol de médicament à la couleur noire poivre et l’avalé d’une gorgée, ne goûtant que l’amertume de celui-ci à la base de sa langue. Il s’avère donc que même les princes et les petits-fils impériaux ont eu leurs propres difficultés[4].

Dès qu’il reposa son bol, un fruit confit fut fourré dans sa bouche. Mu Han Zhang leva la tête pour voir, à peine pendant un instant, le sourire de cette personne alors qu’il lui essuyait les restes de médicament au coin de sa bouche. Jing Shao était avec une apparence extraordinaire et séduisante. Seulement, d’habitude, il n’aimait pas beaucoup sourire. Mais maintenant, le voir ainsi, il semblait particulièrement beau.

Il avait entendu dire que le Cheng Wang avait un tempérament facilement irritable et taciturne mais depuis la nuit dernière, depuis le début, cette personne lui avait souri déjà plusieurs fois. Mu Han Zhang poussa un léger soupir, peut-être qu’il devrait essayer de lui faire confiance… Après tout, il était sincère et n’avait rien à cacher.

« Si votre Altesse souhaite gagner les faveurs de Jiang-taiyi, ce n’est pas complètement impossible… », déclara Mu Han Zhang en mangeant le fruit confit.

« Oh? » Jing Shao le regarda avec une pointe d’intérêt.

Se sentant fatigué, Mu Han Zhang prit la liberté de se pencher en arrière, sur le gros oreiller du lit. Il continua : « Proposez simplement au fils de Jiang-taiyi de s’enrôler dans l’une des troupes sous votre commandement et faites en sorte ensuite qu’il commette une grosse ou une petite erreur. Le vieil homme viendra certainement quérir Votre Altesse. »

« Jun Qing… » Jing Shao le regarda avec un air agréablement surpris. Il n’avait pas de connexions dans la cour du médecin impérial, il avait fait appel à Jiang Huan[5] uniquement parce qu’il était bien connu pour être neutre et pour savoir tenir sa langue dans sa poche. Aujourd’hui, il avait reçu un tel avantage, désormais il se souviendra de céder à Jun Qing et de prendre soin de lui. Grâce à lui, il pourrait attirer n’importe qui dans son camp. Ce fut certainement une surprise inattendue.

Jing Shao se jeta brusquement sur Jun Qing pour lui faire un câlin : « Tu es vraiment un fin stratège. Avec toi à mes côtés, je pourrais rallier des gens à ma cause sans avoir à dépenser beaucoup d’efforts.[6] » En voyant Mu Han Zhang comploter pour lui, et lui permettant de s’expliquer, signifiait qu’il l’avait déjà accepté.


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[1] « Je ne peux pas hériter du trône, et tu ne pourras pas participer aux examens civils, donc nous sommes quittes. » Jing Shao a perdu le droit au trône quand il a épousé Jun Qing parce que Jun Qing est un homme occupant le statut de Prince Consort. Quant à Jun Qing, il ne peut pas occuper un poste officiel parce qu’il a épousé Jing Shao, car les Princes Consorts / Princesses Consorts ne sont pas autorisés à participer aux affaires de l’État.

[2] « Je sais ce dont je suis capable. » est « wo ziji you ji jin ji liang » qui, si traduit, signifie littéralement « je suis conscient de combien d’argent (jin et liang) je possède ».

[3] Reine Mère de l’Occident, une beauté immortelle qui possède le jardin des pêches au paradis.

[4] « Donc, il s’avère que même les princes et les petits-fils impériaux ont eu leurs propres difficultés » peut aussi être aussi traduit par « donc il se trouve que même les princes et les petits-fils impériaux ne pouvaient pas vivre avec insouciance ».

[5] Jiang Huan devrait être le nom de Jiang-taiyi.

[6] « Avec toi à mes côtés, je pourrais rallier des gens à ma cause sans avoir à dépenser beaucoup d’efforts » c’est quelque chose dans le sens où il pouvait économiser de l’argent parce qu’il n’aurait pas à dépenser quoi que ce soit pour pouvoir soudoyer les gens.

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