LCA – Chapitre 9.2


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La Concubine aveugle était assis dans la petite cour du palais froid. La lune était déjà haute dans le ciel depuis un certain temps.

L’air commençait progressivement à se réchauffer. La douce brise de la nuit était également devenue très légère.

Xiao Bao trempa complètement la pastèque dans l’eau froide d’un bassin en bois, en la suspendant sous l’avant-toit.

La Concubine aveugle lui dit: « Ne te fatigue pas trop, viens t’assoir. »

Xiao Bao ecquiesca, prit un tabouret et s’assit à côté de la Concubine aveugle.

Ce dernier, agitant lentement son éventail, murmura: « On dirait que les moustiques sont déjà là. »

Xiao Bao écouta attentivement, « Vraiment? »

« Mm[1], je les entends. »

Xiao Bao dit: « Demain, je vais aller cueillir de l’armoise à brûler. »

La Concubine aveugle hocha la tête: « Sois prudent. La végétation du palais froid est assez dense. Les serpents et les insectes qui s’y cachent sont nombreux. »

Xiao Bao répondit: « Mm. »

Intérieurement, il avait pensé: Sa Majesté a déjà ordonné à ses gens de s’en occuper, de toute façon.

La Concubine Aveugle poursuivit: « Utilisez le support qui est dans ma chambre, celui en céramique, qui a la forme d’un lapin. Ça pourrait être amusant. »

Xiao Bao hocha la tête, « Maître a donc gardé ce brûleur d’encens. »

Puis il se demanda: « Quel type de support l’Empereur utiliserait-il? »

La Concubine aveugle caressait doucement le dos couvert de poils doux et souples de Yu Li en répondant, « L’Empereur… utilise un four émaillé en filigrane d’aromathérapie, moulé avec trois dragons. Les motifs décoratifs sont élégants et incroyablement raffiné, portant un air de dignité. »

« Alors, c’est ainsi. » Xiao Bao hocha la tête comme s’il se sentait soudain éclairé.

Le lendemain, un peu avant midi, l’Empereur était déjà arrivé dans la petite cour de la Concubine aveugle.

Ce dernier lui demanda avec curiosité: « Pourquoi venir si tôt? »

L’empereur déclara: « J’ai beaucoup de choses à faire aujourd’hui. Je profite juste de ma pause pour venir t’apporter quelque chose. Je partirai tout de suite après. »

La Concubine aveugle demanda alors: « Qu’est-ce que c’est? »

Yu Li, qui était sur ses jambes, miaula aussi tout en bougeant ses oreilles.

L’empereur sortit de derrière son dos quelque chose de similaire à un article du quotidien fait en papier. Puis, il le mit à dans la main la Concubine aveugle.

La Concubine aveugle finit par réaliser ce que c’était, au toucher. Il ne put s’empêcher de sourire.

« C’est un cerf-volant. »

L’empereur lui dit: « Mm… Il est décoré avec une image de pivoine. »

La Concubine aveugle répondit: « Merci… »

L’empereur le mit en garde: « Fais attention à ne pas trébucher en le faisant voler. »

La Concubine aveugle acquiesça et l’empereur prit congé.

Peu de temps après, une petite tête velue et pelucheuse apparut à l’entrée de la petite cour.

L’enfant jeta un coup d’œil par ici par là, tel un énergique pékinois. Se promenant tranquillement pendant un certain temps sur le seuil, il mit finalement un pied à l’intérieur avec précaution, révérence et prudence.

Il hésita longtemps avant de passer l’autre pied au delà du seuil.

La Concubine aveugle ne pouvait pas voir, mais il ne réussit pas non plus à entendre le bruit de ces pas extrêmement légers.

Cependant Xiao Bao l’a bien vu et, incapable de retenir un « Ehh! », il s’exclama: « À qui appartient cet enfant? »

Le petit garçon fut surpris en entendant cette voix, se retournant brusquement, il était prêt à courir.

Seulement, il s’arrêta dans sa lancée, s’efforçant baisser la tête et à fixer la pointe de ses orteils. Son visage était devenu légèrement rouge.

La concubine aveugle réprimanda Xiao Bao en disant: « Tu ne devrais pas faire peur aux enfants des autres. »

La Concubine Aveugle s’approcha ensuite du petit garçon, s’accroupit et lui demanda courtoisement: « L’enfant de qui êtes-vous? »

Le petit garçon demeura silencieux tandis que tout son visage rougit d’avantage, ses mains tirant nerveusement sur le coin de ses habits.

Le Concubine Aveugle tourna la tête vers l’endroit où se tenait Xiao Bao et dit: « Tu vois, tu viens d’effrayer cet enfant. »

Xiao Bao lui lança un regard noir: « Je peux clairement voir qu’il n’a pas du tout peur. »

La Concubine Aveugle caressa doucement sa petite tête soyeuse, et lui demanda gentiment: « Comment as-tu réussi à venir ici? »

« Je… j’ai suivi mon frère ici… »

La Concubine aveugle fit un « Ahh » et demanda: « L’homme de tout à l’heure est votre frère aîné? »

« Mm! », L’enfant hocha la tête avec impatience, « Je voulais que mon frère m’amène ici pour jouer. Mais il n’était pas d’accord. Alors je l’ai secrètement suivi… »

« Je vois… », La Concubine aveugle poursuivit, « Alors, laissez-moi vous accompagner pour aller jouer. »

L’enfant leva soudain la tête, « Pour de vrai? »

« Bien sûr!! »

« C’est génial! » L’enfant sauta de joie. Les cheveux doux sur son front bondissaient avec lui, « Les gens du palais ne veulent pas jouer avec moi! »

Cette fois-ci, ce fut au tour de Xiao Bao d’être surpris: « Vous êtes tellement malchanceux qu’on ne vous laisserait même pas vous amuser? »

Le jeune garçon grommela en baissant la tête à nouveau. « Je voulais grimper aux arbres, et toutes les femmes de chambre du palais se sont agenouillées et m’ont supplié de ne plus le faire. Je voulais qu’ils jouent au jeu de lutte, mais au final, ils étaient tous aussi raides et immobiles que des bûches de bois. J’ai crié jusqu’à ce que ma gorge me fasse mal et ma voix devienne rauque, il n’y avait toujours personne qui soit venu me bousculer… »

Xiao Bao pensa: Qui vous a dit d’avoir l’empereur comme frère. Je n’oserai même pas échanger de place avec vous.

La Concubine Aveugle eut une légère envie de rire, il tira sur la main de l’enfant: ‘La prochaine fois, si vous voulez jouer, venez me retrouver ici, je jouerai avec vous. »

« Mm. » L’enfant hocha la tête continuellement.

Il gonfla sa poitrine en assurant: « Désormais, dis-le-moi si quelqu’un osera te harceler. Je te protègerai! »

La Concubine aveugle afficha un large sourire jusqu’à ce que ses yeux se plissèrent: « D’accord. »

Puis il ajouta: « Vous ne m’avez toujours pas dit comment vous vous appelez. »

L’enfant mit les mains sur sa taille, redressé son dos et gonflé sa torse, et d’une voix forte et claire, il répondit: « Je m’appelle Rui Ze. Je suis un prince! »

La Concubine Aveugle s’agenouilla devant lui avec un sourire amusé sur le visage. Il dit doucement et gentiment: « Salutations, petit prince. »

Le petit prince suivit le schéma du protocole standard et répondit: « Lève-toi ».

Xiao Bao se dit alors: Bonté divine! C’est vraiment un prince.

La Concubine aveugle ramassa le cerf-volant que l’empereur lui avait offert tout à l’heure et dit à Rui Ze: « Allons dehors faire voler ce cerf-volant. »

Le petit prince acquiesça rapidement. Il se précipita ensuite tel un éclair.

Xiao Bao, qui était toujours occupé à nourrir les deux Acacias, tendit la tête et leurs cria: « Faites attention! »

Xiao Bao tapa du pied avec irritation, « Ne vous inquiétez pas pour lui! Laissez-le. Faites plutôt attention à vous-même. Ne trébuchez pas à cause de cette boulette de riz[2], vous vous ferez du mal! »

La Concubine aveugle rit de façon toujours aussi amusée et dit: « Je sais. »

Il poursuivit avec un visage rayonnant, « C’est un vrai petit prince, ne sois pas aussi impoli. »

Xiao Bao voulait pleurer sans larmes. Plus tôt, c’est un empereur qui était venu, ensuite vint un prince. Sans parler du fait que son maître n’était pas autorisé à aller nulle part, pourquoi ils ne pouvaient pas les laisser vivre leur vie tranquillement.

La Concubine aveugle, lui qui ne pouvait bien sûr rien voir, était purement content qu’un enfant vienne jouer avec lui. Un cerf-volant à la main, il sortit en souriant.


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T/N: Ok alors, je ne m’en suis rendu compte que maintenant mais le texte de base que je traduis (qui est en anglais) est passé du présent au passé, car ce novel est passé d’un traducteur à un autre. Je ne sais pas si je dois continuer le récit au présent ou le laisser au passé. Dites-moi ce que vous en pensez sinon, à partir du chapitre 9, la traduction sera au passé. ^^’ voila ~ ( ce chapitre est long 😥 )

[1] le «Mm» ici a la même signification que oui. 

[2] Les boulettes de riz, 肉粽, Zongzi (boulettes de riz gluant) sont traditionnellement consommées pendant le festival de Duanwu, qui tombe le cinquième jour du cinquième mois du calendrier lunaire (approximativement de la fin mai à la mi-juin.) Et là, je crois que c’est comme ça qu’il appelle le petit prince.

2 commentaires sur “LCA – Chapitre 9.2

  1. Ouii! Un nouveau chapitre! Merci! C’est trop mignon! J’adore ce genre de scène(❁´◡`❁)
    Pour ce qui est du changement de temps, honnêtement, je n’avais pas remarqué…^^’ Mais c’est vrai qu’en général un récit s’écrit au passé.

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    1. Le premier traducteur a comencé au présent… alors je me suis d’accord, va pour le présent. Mais maintenant. ^^’
      Il y a beaucoup de scènes pareilles qui vont suivre je pense. :p

      Aimé par 1 personne

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