LCA – Chapitre 8.1


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Le deuxième jour, juste après déjeuner, l’empereur est apparu dans la cour de la concubine aveugle, agitant son éventail en papier.

Il a quelque chose d’intéressant à la main.

La concubine aveugle pouvait entendre le bruit de loin. Il s’écrie alors avec étonnement: « J’entends le gazouillis d’oiseaux. Comme c’est beau. »

L’empereur affiche un large sourire sur son visage, « Je les ai trouvés pour vous. Ils peuvent même chanter. »

Il tend la cage à la concubine aveugle.

Le chant de ces deux oiseaux qui sautillent dans la cage est doux et agréable à entendre.

La concubine aveugle sourit: « Merci pour ce présent. »

Xiao Bao accroche la cage à oiseaux et regarde à l’intérieur, « Il y en a un avec un bec rouge et l’autre avec une tête argentée. Ils sont très jolis. »

Yu Li regarde également la cage et miaule.

La concubine aveugle saisit le chat dans ses bras et lui tapote légèrement la tête avec son doigt. Il le prévient: « Ne commence pas à avoir des idées. »

Xiao Bao lui fait une méchante grimace: « Maître te nourrit de bâtonnets de poisson tous les jours, sale glouton. »

Yu Li se sent affligé et miaule quelques fois, il se recroqueville et fourre sa petite tête pelucheuse dans la poitrine de la concubine aveugle.

La concubine aveugle se met à défendre Yu Li, comme s’il était sa propre chair et son sang, « Yu Li n’est pas un glouton, pas du tout. »

Impuissant Xiao Bao réplique: « Maître, vous n’avez pas comment il avait l’air. Il veut évidemment attraper ces oiseaux. »

La concubine aveugle se dépêche de couvrir les oreilles de Yu Li et supplie le garçon: « D’accord, d’accord, arrête de parler, sinon Yu Li va se fâcher et s’enfuir. »

L’empereur se met à rire: « Gardez-les si vous voulez. Nourrissez-les tous les jours d’œufs et de millet ou de farine de maïs. »

Les yeux de Xiao Bao deviennent ronds, « C’est ça qu’ils mangent? »

L’empereur secoue confortablement son éventail, « Et quoi d’autre? »

Xiao Bao marmonne silencieusement, « Ils mangent même mieux que moi. »

La concubine aveugle rit et dit, « Oh toi. »

Ils s’installent dans la cour. L’empereur sort une petite boîte en bois de santal, « J’ai apporté des feuilles de thé, vous pouvez les faire bouillir. »

Xiao Bao prend le carton.

La concubine aveugle demande: « Tu t’es faufilé aujourd’hui comme d’habitude pour venir ici, n’est-ce pas? »

L’empereur hausse les sourcils: « Comment en es-tu si sûr? »

La question concubine aveugle déclare avec assurance: « Être affecté à la garde impériale ne peut pas être une mince affaire. »

L’empereur se résigne et soupire: « Me voilà découvert. »

La concubine aveugle lui dit d’un ton sincère et sérieux: « Vous n’irait nulle part en vous comprtant ainsi. »

L’empereur secoue tranquillement son éventail, avec un soupir, et répond, « Je ne pense pas qu’il soit possible pour moi de m’élever plus haut en rang. »

Xiao Bao sort un service en bois de santal, « Maître, le thé est prêt. Attention, c’est chaud. »

L’empereur en verse une tasse, la porte à ses lèvres pour souffler dessus et la refroidir, puis la remet à la concubine aveugle.

La concubine aveugle prend une petite gorgée et s’exclame avec surprise: « Quel thé de bonne qualité! »

L’intérêt de l’empereur est piqué, il lui demande, « Oh? Vous reconnaissez ceci? »

« Mm, » la concubine aveugle en prend une autre gorgée, et après une courte pause, il dit, « … aiguille d’argent Junshan. »

L’empereur applaudit avec joie, « Merveilleux! »

La concubine aveugle baisse la tête, se sentant embarrassé.

Xiao Bao demande avec étonnement: « Comment maître a-t-il deviné le nom du thé? »

La concubine aveugle rapproche la tasse de son visage, « Ce thé a un parfum particulièrement doux, moelleux, un gout très riche sur la langue, et une couleur vive. Il a cette apparence car lors de sa macération, les aiguilles d’argent vont jaillir une par une et flotter à sa surface, puis couler lentement vers le bas. C’est très intéressant à examiner. »

Les yeux fixés sur sa tasse, Xiao Bao s’exclame, « Les bourgeons se tiennent vraiment debout sur l’eau! »

La concubine aveugle sourit « Apporte-moi ici la boîte qui contenait les feuilles. »

Xiao Bao lui remet alors la boîte en bois de santal.

La concubine aveugle ramasse une poignée de feuilles séchées, les frottent soigneusement du bout de ses doigts, les porte de nouveau à son nez, et dit: « Ces bourgeons sont forts et robustes et ont une odeur douce et parfumée. Quand les feuilles étaient jaunes dorées et de couleur vive au centre, alors ils seront de meilleure qualité. »

Xiao Bao applaudit et s’exclame, « Maître est un vrai génie! »

La concubine aveugle sourit joyeusement: « Nous n’avons pas de meilleur service à thé. Quelle honte, alors que nous buvons un si bon thé. »

L’empereur sourit: « La valeur du thé réside dans notre joie et notre confort en le buvant. Ne laissez pas les règles de bienséance vous restreindre. Boire du thé, c’est plus un état d’esprit. »

La concubine aveugle sourit et s’accorde avec lui en disant: « Vous avez raison. »

Les rayons du soleil de l’après-midi se déversent sur la petite cour et atterrissent sur le visage pâle en porcelaine de la concubine aveugle. Les coins de ses yeux et ses sourcils sont incurvés en un joyeux sourire. Ses lèvres rougissent délicatement sous l’effet de la vapeur de la tasse, ce qui les rend incroyablement attrayantes.

Si Yu Li n’avait pas soudainement grimpé sur les genous de la concubine aveugle et interrompu ses pensées, l’empereur aurait pu continuer à le regarder indéfiniment.

L’attention de la concubine aveugle a été complètement capturée par Yu Li et il commence à lui caresser son cou velouté.

Yu Li incline confortablement sa tête, bouge la queue et ferme les yeux.

« Vous voyez, comme c’est amusant », dit la concubine aveugle en parlant de son précieux chat, « Il était si maigre quand nous l’avons découvert pour la première fois et sa fourrure était toute sale. Regardez comment c’est devenu joli, propre et brillant maintenant. »

L’empereur acquiesce: « Et tout cela grâce à tes soins. »

La concubine aveugle réplique: « C’est Xiao Bao qui s’occupe de lui. Je ne peux pas voir donc je ne peux ni le nourrir ni le baigner. »

L’empereur secoue légèrement son éventail et lui demande d’un ton innocent: « Quand avez-vous trouvé ce chat? »


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